mardi 28 Mai à 20h00

Catégorie : Projection

Organisé par Cent Soleils

Le cinéma du réel en circulation

Issus de la compétition et de la sélection française de la 41e édition du festival Cinéma du réel ce programme et cette séance rend compte de la diversité des démarches des cinéastes dans le documentaire contemporain.

Ce programme est en circulation dans toute la France de fin mars à juin.

Au programme de cette soirée de films français :

PRESQUE UN SIECLE_Pascal Bodet – durée 52 minutes

Presque un siècle est un film (très) drôle et (infiniment) émouvant, ce n’est pas tant, ou pas seulement, en raison de la drôlerie de ses person­nages (Pierre, l’ami de la grand-mère, qui planifie son propre enterrement comme on organise un gala) ou de l’attention avec laquelle Pascale Bodet saisit les gestes endormis et le timbre vibrionnant d’une très vieille dame dont la vie se maintient sur un périmètre minuscule – petits efforts, petites plaintes, petits agacements. C’est parce qu’avec une innocence symétrique à celle de son person­nage, il n’en finit pas de s’interroger autant sur ce grand âge que sur la possibilité même d’en faire un film. (Olivia Cooper-Hadjian)

 

MADAME BAURES_Mehdi Benallal – durée 18 minutes

Balade à travers les actuelles communes de Vincennes et de Saint Mandé où a vécu et lutté Madame Baurès, femme, communiste. En off, la voix du cinéaste rapporte son sou­venir du récit que Raymonde lui a confié. Sa petite histoire fragmentée tente de se recoudre à la grande : l’histoire des banlieues parisiennes, le travail à l’usine, le monde ouvrier, l’arrivée des HLM, les élans collec­tifs, les bagarres personnelles. Sur ce récit, le film laisse le présent s’in­filtrer, des résonances se font, des coïncidences se créent. La caméra est discrète, elle enregistre les pas­sants de ces communes transfor­mées, les promeneurs du Bois de Vincennes, intercepte des voix. Et sur la difficulté d’exister d’une femme, le cinéaste, lui, affronte l’im­possibilité de porter un regard. On lui demande s’il a le droit d’être là pour filmer, pour qui il travaille, s’il a des autorisations. Apparaît la crainte que l’histoire soit oubliée et reste figée dans les statues qui témoignent des luttes du passé et ne semblent plus faire corps avec leur paysage. Finalement, le présent échappe, Madame Baurès bascule et le film la suit. Pour corps il y aura les statues, mémoriaux enfin revita­lisés par le souvenir. Pour voix, il y aura un écho de l’Internationale. L’adresse change, le « elle » devient un « vous ». Une dernière lettre, un adieu à une femme et à son monde. Un film pour aider, recenser « les petites gens » et raconter peut-être l’histoire d’une femme qui tient, et celle de l’idée d’une commune qui meurt.
(Clémence Arrivé)

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